10 Mai 2013
La philosophe socialiste,
face à "un discours
ultralibéral et cynique..." :
Dans Le Nouvel Observateur de cette semaine (couverture + 15 pages LGBT), une seule voix non-conformiste : celle de la philosophe. Extraits :
« Deux personnes se mariaient en raison de leur volonté de lier leurs familles et de procréer. En ce domaine, les deux sexes ne sont pas interchangeables. L'égalité n'est pas l'identité... Le mariage gay ne peut pas construire la filiation, et il faut dissocier les deux. »
« La différence sexuelle, ou asymétrie, reste fondamentale dans la construction de la filiation. L'adoption elle-même garde une structure asymétrique, avec deux parents possibles, non identiques – père et mère. Sinon, pourquoi deux, plutôt que trois ou plus ? »
« Etre père ou mère dépend du sexe, non de l'orientation sexuelle... »
« En excluant a priori de la filiation soit le père, soit la mère, l'homoparentalité créerait une inégalité institutionnelle entre les enfants. »
« Bien des enfants nés de dons anonymes de sperme veulent connaître leur histoire et se révoltent contre le secret organisé de leur naissance. Ce problème serait aggravé, pour les enfants nés de l'insémination d'une lesbienne, par l'effacement complet du père. De plus, si des couples d'hommes demandaient également l'accès à la PMA, le recours aux mères porteuses s'imposerait. Or cette pratique est inacceptable... »
« Ne méprisons pas ces questions au nom d'une bonne conscience soi-disant progressiste et forcément de gauche. Ne courons pas derrière le système californien de fabrication d'enfants à la demande selon une tarification précise. Un discours ultralibéral et cynique prétend que tout se vend dans le monde, y compris les ventres et les enfants. Ce n'est pas ma conception du socialisme.»
source
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/01/10/sylviane-agacinski-contre-le-mariage-gay-et-son-ineluctable.html